| Par Myreille Simard
Vanessa et Mathieu sont les parents de Jordan Jay (1 an), Bryanna (3 ans), Victoria (7 ans), Maïa (9 ans) et Alyson (10 ans). Vanessa a eu sa première fille à l’âge de 17 ans, et cette dernière n’a pas connu son père biologique. Vanessa et Mathieu se sont rencontrés alors qu’ils avaient déjà trois enfants nés d’unions précédentes. Vanessa est la maman de Victoria et Maïa et Mathieu est le père d’Alyson. Ensemble, ils ont eu Bryanna et Jordan Jay. Tous les deux travaillent à temps plein et sont comblés de bonheur malgré leur vie très chargée.
La maman de cette belle grande famille a bien voulu s’entretenir avec moi et répondre à quelques questions sur le quotidien d’une famille nombreuse.
Comment concilier travail et famille avec cinq enfants?
Tout à fait. On s’est souvent posé la question de savoir si je devrais rester à la maison. Malgré le fait que la garderie coûte une fortune, j’ai préféré continuer à travailler pour ma santé mentale. J’ai également choisi de travailler à temps plein et non à temps partiel. Je tournerais en rond toute la journée à la maison.
Le plus difficile, c’est d’avoir une routine très stricte et réglée au quart de tour. Le soir, on enchaîne souper, devoirs, bain et dodo et on réalise qu’on a à peine vu les enfants.
Est-ce que vous faites face à du jugement en tant que famille nombreuse?
Nous avons fait face à énormément de jugements. Les gens ne comprennent pas toujours. Nous nous faisons arrêter à l’épicerie pour nous faire demander si ce sont tous nos enfants. Nous nous faisons souvent dire que nous avons fait cinq enfants pour bénéficier de l’allocation familiale.
Enfin, impossible de nous plaindre d’être fatigués, car les gens vont nous dire que c’était notre choix d’avoir fait autant d’enfants.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez fait face en tant que famille recomposée?
Au départ, ça a été extrêmement difficile; on a vécu des crises et de la jalousie entre nos enfants. Nos deux grandes filles avaient 4 et 5 ans quand nous nous sommes rencontrés, et ça a été la guerre pendant un bout de temps.
Qu’est-ce qui vous a rendus plus forts en tant que famille?
À la naissance de Bryanna, notre famille recomposée s’est vraiment soudée. Bryanna a été notre premier enfant commun à Mathieu et moi. Elle est née prématurément à 29 semaines seulement, et nous avons dit aux enfants que nous avions besoin qu’ils soient tous unis. Leur attitude a changé drastiquement.
Comment s’organiser avec une famille nombreuse?
Nos enfants sont très autonomes et indépendants. Les grands nous aident beaucoup avec les bébés.
Nos enfants sont également très matures pour leur âge. Ça leur donne la petite poussée dans le derrière nécessaire pour les responsabiliser.
Quelles sont vos valeurs familiales?
Le respect fait partie intégrante de notre vie de famille. La façon dont on parle aux autres est très importante chez nous. L’altruisme et le partage font aussi partie de notre quotidien.
Quel est votre plus grand défi en tant que famille nombreuse?
Même si on planifie et on organise, il y a toujours des imprévus. Avec une famille nombreuse, chaque journée est tellement différente! Le soir, dans notre lit, on se dit qu’il n’y a personne qui a dû avoir une journée comme nous (rires).
Qu’est-ce qui vous apporte du réconfort en tant que maman?
Voir mes enfants dormir paisiblement. Ils sont propres, ils ont le ventre plein et je vois qu’ils sont heureux. Ça me fait réaliser que j’ai passé au travers de la journée avec succès!
Où puisez-vous la force dont vous avez besoin pour assumer votre rôle?
Je pense au futur et je sais que nous allons être récompensés pour nos efforts. Puis, je ne serai jamais toute seule et ça, ça me fait du bien. Mes enfants m’apprennent beaucoup, me ramènent à l’essentiel. Ils n’ont pas besoin de grand-chose.
Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes maman?
Je ne pense plus seulement à moi. Je vis pour mes enfants. Mes valeurs ont changé et ma façon de voir les choses aussi. Ma carrière n’est plus la priorité, et j’accepte de vivre ma vie de femme quand mes enfants seront grands.
Votre meilleur conseil pour les autres mamans?
Profiter de chaque moment, parce que ça passe vite.
Qu’est-ce qui vous fait du bien en tant que parents?
Une coupe de vin, ça fait toujours du bien. Si je suis découragée, c’est que je suis fatiguée, donc je vais me coucher et, le lendemain matin, je réalise que j’ai une belle vie.
Mon mari collectionne les figurines. C’est son échappatoire et ça éveille en lui son côté enfant. Ça lui fait oublier son rôle de père de famille et les responsabilités qui viennent avec.
Comment élever cinq enfants aux personnalisés différentes?
C’est difficile à expliquer, car chaque enfant est vraiment différent. Aucun de nos enfants ne se ressemble. À cinq, on a de tout : des plus sensibles et des plus fonceurs. Au final, la personnalité de chacun reflète sur les autres et ça crée un bel équilibre familial.
Quelle est la chose la plus gentille que vos enfants aient faite pour vous?
À l’heure du souper, souvent, nous jouons au roi et à la reine. Chacun a un rôle et nos enfants s’amusent à nous servir le repas, à nous verser un verre de vin et à débarrasser la table.
Ils nous aident beaucoup dans les tâches ménagères : ménage, rangement, brassées de lavage… Nous sommes très chanceux en tant que mère et père de famille!
Quelle leçon tirez-vous du fait de devoir vous occuper de cinq enfants?
Le lâcher-prise. Je n’ai lâché prise complètement qu’à l’arrivée du cinquième enfant. C’est un long processus. En tant que mamans, on se met beaucoup trop de pression. On veut qu’ils mangent bio, qu’ils portent des vêtements neufs. Au fond, le plus important, c’est qu’ils mangent et qu’ils soient heureux!
Quel est le plus beau moment de votre histoire familiale?
Lors de notre mariage, en 2017, mon mari a demandé à ma première fille si elle acceptait qu’il devienne son vrai papa. Ma première fille n’a jamais connu son père. Durant la cérémonie, il lui a fait la demande officielle d’adoption et ils se sont fait une longue caresse. C’était tellement beau à voir! J’ai aussi une belle relation avec la mère de la fille de mon mari. Nous avons une belle solidarité féminine.
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