Dans cette série présentant des familles inspirantes, vous rencontrerez des parents aux parcours différents, capables à la fois d’une grande force et de détermination pour mener la vie qu’ils ont choisie et de beaucoup de douceur envers leurs enfants et la planète.

La famille de Stéphanie Labelle, 39 ans, et de son conjoint François, 40 ans, fait face à de nombreux défis en raison de l’état de santé de leurs deux fils. William, 12 ans, et Benjamin 5 ans et demi, ont des besoins particuliers. La famille a pris la décision de s’installer en campagne, dans la maison à côté de celle des grands-parents, pour faciliter le quotidien.

Quel a été votre plus grand défi en devenant parents?

Notre aventure a débuté il y a 12 ans avec la naissance de William. Il était incapable de s’alimenter normalement et a dû être nourri par intraveineuse jusqu’à ses 6 ans. Six ans après sa naissance, nous avons eu notre deuxième garçon Benjamin, qui est né plus malade que son frère. Il est branché sur intraveineuse 24 heures sur 24. Nous essayons de vivre le plus normalement possible, mais comme notre structure familiale demande beaucoup d’organisation, nous avons décidé de nous installer dans la maison à côté de celles de mes parents.

Comment avez-vous trouvé la force de continuer dans les moments difficiles?

On est très bien entourés et notre couple était solide dès le départ. Je suis une fille qui fonce dans la vie et face à un problème, j’ai toujours su me relever. J’ai pris la décision de ne pas retourner travailler après mon congé de maternité et de devenir travailleuse autonome comme agent de voyage pour m’occuper des garçons. Malgré les difficultés, Benjamin et William sont deux enfants toujours souriants et de bonne humeur et ça, ça remplit nos journées de douceur.

La dernière fois que vous avez failli perdre patience ?

Pas plus tard que lors de sa dernière injection. Benjamin a l’horaire d’un directeur de banque avec ses injections deux fois par jour et la prise des médicaments. Il est beaucoup dans l’âge de l’opposition, donc ça fait souvent des frictions car je dois contrôler son horaire pour lui et il n’aime pas ça.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de réconfort?

D’habiter à côté de mes parents et de savoir qu’ils sont là, c’est tellement rassurant. Nous sommes devenus une grande équipe. On a trouvé la douceur de cette façon-là, malgré notre situation hors du commun. C’est un support psychologique extraordinaire.

Comment le contact de la nature a éveillé la conscience environnementale des enfants?

Mon aîné adore la pêche et le lac. Il veut pouvoir se baigner et manger les poissons en toute sécurité, donc nous avons à cœur de garder le lac en bonne santé. Mes enfants savent que l’hiver, on met du sable et non du sel pour prendre soin de la qualité de l’eau. On fait notre compost pour nourrir nos poules. Mes enfants savent qu’on peut donner certaines pelures de fruits et légumes aux poules plutôt que de les jeter. Mon aîné ramasse les cannettes qui trainent au bord du chemin et va les mettre dans la machine à l’épicerie pour les recycler. Nous sommes entourés par la nature alors mes enfants ont vite compris que chacun de leur geste a un impact sur ce qui les entoure. Ce sont des valeurs que mes parents m’ont inculquées et que je veux transmettre à mes enfants.

Quels sont pour vous les plus beaux moments de douceur en famille ?

Nous avons acheté une roulotte grâce à la Fondation Rêves d’enfants. On adore faire du camping en famille. Ce sont nos petits moments à quatre pour se retrouver. On choisit des campings à proximité d’un hôpital, mais ça se fait. On fait du ski, du vélo et des voyages comme les familles normales, car psychologiquement j’en ai besoin. C’est plus d’organisation, mais ça fait en sorte que les enfants vivent la vie la plus normale possible.

Quels moments trouvez-vous les plus difficiles?

De devoir me séparer de l’un de mes enfants lorsque je dois aller passer quelques jours à l’hôpital avec l’autre. Ça déchire le cœur d’une maman!

À quel point le fait de devenir maman vous a rendue plus forte?

Mes enfants sont devenus ma source de motivation et je veux leur prouver que je suis capable d’être aussi forte qu’eux. Pour leur prouver, je me suis inscrite à un Iron Man en 2017 et je l’ai fait. J’avais du poids à perdre, je n’avais pas la force de m’entraîner et je n’avais pas dormi une nuit complète depuis neuf ans, mais ils m’ont donné la force de recommencer à m’entraîner.


3 questions Cascades Fluff & Tuff ®

Est-ce que la proximité avec la nature a un impact sur votre vie de famille et celle de vos enfants ?

Ça diminue énormément notre niveau de stress. On a déjà songé à déménager à Montréal pour être plus près de l’hôpital avec les nombreux suivis. Mais ici, on a l’impression d’être en vacances et on est plus zen, avec le lac juste en face, la présence des arbres matures et des poules.

L’attention la plus mignonne que vous avez reçue de vos petits ?

Leur bonne humeur tous les jours et leur résilience face à la maladie.

Votre meilleure façon d’apporter du réconfort à vos enfants?

De leur offrir un moment seul à seul chaque jour, même si la vie va vite. C’est souvent le moment où ils s’abandonnent et se confient et ça leur montre qu’ils sont importants pour nous.