| Odile Archambault

Ça fait combien de jours déjà que tout a commencé? Je ne le sais plus. Une semaine et des poussières… Et c’est loin d’être fini à ce qu’on nous dit.

Mais une semaine seulement, vraiment? Le temps semble avoir ralenti, les jours ne s’écoulent pas comme ils s’écoulaient avant. La cadence a changé drastiquement dans la maison.

 

Nous ne sommes plus au diapason de l’horaire familial habituel avec les boîtes à lunch, l’autobus scolaire, le train de banlieue, les cours de danse, les parties de soccer, l’horaire de travail atypique de mon mari, mes réunions aux quatre coins de la ville, les soupers entre amis, les brunchs dans la belle-famille. Nous suivons un nouveau rythme, mais nous ne savons pas encore sur quel pied danser. Parce que si le tempo semble plus lent, les obligations, elles, ne sont pas au ralenti.

Nos obligations n’ont pas pris une petite quarantaine de congé.

 

De mon côté, j’ai tenté de tout concilier, mais mon doux que j’ai trouvé ça difficile. Après quelques jours, j’ai dû me rendre à l’évidence :

  1. Je ne peux pas être l’employée du mois en ce moment.

J’essaie de lâcher-prise et de dire « non ». Je deviens un tout petit peu meilleure chaque jour.

  1. Je ne peux pas fournir des collations à la demande.

J’ai décidé d’instaurer le panier à collations que je prépare le matin en disant : «C’est votre butin pour la journée, gérez-le vous-même!» J’y mets ce qui se conserve bien sur le comptoir. (Les noix, les pommes et les barres tendres sont mes meilleures alliées.) Les enfants apprennent à planifier leurs petites fringales un peu plus chaque jour.

  1. Je ne peux pas désinfecter la maison toute seule.

J’ai demandé à mes enfants de devenir les chefs de l’escouade pouch-pouch et ils ont sauté de joie alors que je m’attendais à ce qu’ils se plaignent. Mais non! Depuis quelques jours, après le diner, ils me rappellent eux-mêmes systématiquement de leur donner une débarbouillette et de verser du produit désinfectant dans leur sceau d’eau pour laver les poignées de portes et d’armoires.

  1. J’ai délégué la planification et la préparation des repas à mon mari.

C’est drôle, on dirait que les soupers goûtent meilleurs maintenant que je n’ai plus à y penser!

  1. J’ai lâché prise sur la propreté de mes cheveux.

Une casquette, c’est ben correct.

 

Je suis encore en train d’essayer de trouver du sens à tout ça, encore en train d’essayer de m’adapter. Et c’est normal, je crois, d’être un peu essoufflée devant tant de questionnements et de changements qui arrivent en si peu de temps.

 

Pour me rassurer, j’ai décidé de recenser toutes les petites choses qui n’ont pas changé pour notre famille depuis l’arrivée de la COVID-19. Et ce qui trône en haut de la liste, la seule chose qui a vraiment de l’importance, c’est que dans notre maison, on trouve encore et toujours de l’amour dans tous les coins. Et un peu plus de poussière qu’à l’habitude. Mais chut!

 

Crédits photo : Caroline Dostie ©